Témoignage du contexte historique dans lequel il a été conçu, ce tableau, acquis par le Fonds du Patrimoine, fonctionne aussi comme un jalon important de l’œuvre d’Antoine Mortier.
Ce tableau coloré et atypique ne paraît pas à première vue faire partie des œuvres magistrales du peintre bruxellois, abstraites et connues pour leur noir dominant. Réalisé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il a pourtant une importance significative dans le cheminement artistique d’Antoine Mortier (1908-1999).
Ce tableau révèle les talents indéniables de coloriste de Mortier, tout comme la vigueur du geste qui le caractérise. Cette œuvre est à la lisière entre deux périodes chez Mortier : celle inspirée de l’expressionnisme flamand et celle que l’on qualifiera d’abstraction lyrique, et qui fera sa renommée. Deux grandes caractéristiques de son travail sont déjà présentes : le noir prédominant un savant alliage de couleurs vives et une simplification des formes annonçant l’abstraction complète. On décèle dans Les Flambeaux tout ce que l’histoire de l’art retiendra de Mortier. Méritant de demeurer dans le patrimoine belge, l’œuvre de Mortier vient de rejoindre les collections de la fondation.