En 2011, le Fonds du Patrimoine de la Fondation Roi Baudouin faisait l’acquisition, pour la Bibliothèque royale de Belgique, d’une collection exceptionnelle de 32 manuscrits musicaux du violoniste et compositeur belge Henry Vieuxtemps (1820-1881). Parmi eux figuraient 22 manuscrits autographes, dont 12 inédits. Il y a un mois à peine, en septembre 2012, le manuscrit autographe d’une œuvre totalement inconnue du musicien, son unique opéra, La fiancée de Messine, est venu compléter ce corpus, et ce grâce à l’intervention du Fonds Abbé Manoël de la Serna de la Fondation Roi Baudouin.
Quant à l’ensemble de manuscrits autographes proposant La fiancée de Messine, il offre l’opportunité aux musicologues et musiciens d’étudier une facette inconnue du compositeur. Cet opéra en trois actes est composé entre 1865 et 1881. Le livret, dû à la plume d’Achille de Lauzières, est en réalité une traduction française de la tragédie Die Braut von Messina du dramaturge allemand Friedrich von Schiller (1759-1805). L’opéra est exécuté une première fois à Paris, au mois de mai 1868, dans une version réduite pour voix et piano. Vieuxtemps retravaille ensuite l’œuvre et s’attèle, dans les dernières années de sa vie, à l’orchestration, dont il n’aura le temps de réaliser que le premier acte. En octobre 1898, une nouvelle exécution de l’ouvrage se déroule à Bruxelles, sans que, pour l’heure, on sache pour quel effectif. Par la suite, La fiancée de Messine tombe dans l’oubli, les manuscrits ayant rejoint les archives familiales, tant et si bien que l’ouvrage n’est répertorié dans aucune publication consacrée à Vieuxtemps. Grâce à la Fondation Roi Baudouin, l’étude de ce chaînon manquant peut enfin débuter !