En 2001, la Fondation Roi Baudouin a acquis un lot d’archives de l’explorateur Henry Morton Stanley (1841-1904). Ces documents étaient inconnus ou supposés perdus à jamais jusqu’à ce qu’une première partie de ce fonds ne soit achetée par la Société Générale en 1982. D’autres pièces redécouvertes en 2001 vinrent compléter celles vendues dix-neuf ans auparavant. La Société Générale décida dès lors de céder les documents qu’elle avait acquis à la Fondation Roi Baudouin afin que les deux parties du fonds d’archives soient à nouveau réunies.
Les archives de Stanley ont ainsi pu être rassemblées dans leur intégralité au Musée royal de l’Afrique centrale. Le musée avait déjà bénéficié d’un premier don en 1954, lequel incluait des objets offerts par le fils adoptif de Stanley. Le musée de Tervuren dispose donc aujourd’hui des archives complètes de Stanley et peut donc être considéré comme l’institution de référence pour l’étude de l’explorateur britannique, du début de l’histoire coloniale belge, de l’exploration de l’Afrique centrale et de l’époque victorienne.
L’ensemble se compose de centaines de manuscrits (lettres, rapports, notes, journaux, contrats, etc.) rédigés, copiés ou collectés par l’explorateur – celui-ci souhaitait en effet conserver des traces de tout ce qu’il entreprenait –, ainsi que de cartes, de photographies et de croquis.
Les dossiers fournissent avant tout des renseignements sur les quatre expéditions que Stanley mena en Afrique centrale : la recherche de Livingstone, l’expédition transcontinentale, les missions qu’il exécuta pour le compte de Léopold II et sa tentative de libération d’Emin Pacha. Mais les archives ne portent pas uniquement sur l’exploration de l’Afrique centrale ; elles concernent également l’implication de Stanley dans la guerre de Sécession en Amérique (lors de laquelle il rallia le camp des Confédérés), ses discours, son testament, etc. S’y ajoutent des lettres de la reine Victoria, du roi Edouard et du chancelier Bismarck, de personnages ayant marqué de leur sceau la politique britannique comme Chamberlain ou Gladstone, ou encore d’autres témoins importants tels que Baden-Powell, Auguste Rodin, Mark Twain, George Bernard Shaw, Cecil Rhodes, etc.
Cette nombre exceptionnel de témoignages constitue une inestimable source d’information pour une étude approfondie de la société anglaise et internationale au XIXe siècle.
L’inventaire établi à l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Stanley (le 2 mai 2004) a pour la première fois rendu accessible l’ensemble de ces témoignages. L’objectif est aujourd’hui d’encourager la recherche sur cette période controversée de notre histoire.
Publication « Images d'Afrique, Stanley I presume? »
Inventaire en ligne des archives Stanley