Lettre du prince Philippe, comte de Flandre, au roi Léopold II

Un des nombreux aspects intéressants des Archives Goffinet réside dans les informations utiles qu’elles nous donnent sur quelques projets de mariages élaborés et mis en oeuvre sous le règne de Léopold II.

Deux types de projets de mariage se retrouvent dans les archives. Il y a d’une part les unions que le roi a lui-même orchestrées et pour lesquelles des émissaires royaux étaient chargés de jauger l’état d’esprit des personnes intéressées. De tels plans consistaient souvent en de charmants traquenards, censés permettre aux candidats de se rencontrer « accidentellement ». D’autres plans ont une origine spontanée : dans ce cas, les deux amants demandent, directement ou indirectement, l’approbation royale. Tous les plans n’aboutirent toutefois pas à des épousailles.

La documentation nous permet de déterminer dans quelle mesure le roi soumit ces projets de mariages à une politique réfléchie et aux jeux d’influence diplomatique. Elle nous démontre surtout à quel point les sentiments importaient peu dans la décision finale. L’élaboration du contrat de mariage suscitait souvent de longues et âpres discussions ainsi que des négociations entre les représentants des deux familles royales impliquées.

C’est dans ce contexte qu’intervient la lettre que le prince Philippe, comte de Flandre, adressa au roi Léopold II le 20 novembre 1874. Afin d’établir le contrat de mariage de la princesse Louise (la plus jeune fille de Léopold II et de Marie-Henriette) et de Philippe de Saxe-Cobourg (le fils aîné du prince Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary et de son épouse la princesse française Clémentine d'Orléans), le comte de Flandre envoya à son frère, le roi Léopold II, quelques extraits de son propre contrat. Il fit également savoir qu’il trouvait dommage que leur père, le roi Léopold Ier, n’ait autrefois prévu aucune règle familiale destinée à limiter les « droits des filles ».

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