Difficiles à trouver, car de grande qualité et produites pendant la brève existence de la Manufacture impériale et royale d’Arlon, ces faïences raffinées illustrent parfaitement le savoir-faire de l’industrie arlonaise. Grâce à leur acquisition par le Fonds Marcel Van Rooy – Elise De Smet, elles sont exposées à deux pas de leur lieu de production, au Musée Gaspar à Arlon.
Manufacture impériale et royale d’Arlon
Cet exceptionnel ensemble présente quelques faïences représentatives de la Manufacture impériale et royale d’Arlon, fondée en 1781 par un ancien ouvrier de la Faïencerie Boch à Septfontaines (l’actuelle Villeroy & Boch à Luxembourg). Fort du succès commercial de son précédent employeur, le peintre viennois Ignace Kryhuber décide de se mettre à son compte. Lors de sa création en 1781, Kryhuber n'a ni les moyens ni le temps de former ses propres ouvriers, il recrute donc des personnes chez Boch. Ceux-ci apportent secrètement des moules, des matières premières et des mélanges de couleurs.
Faïence d’Arlon
A ses débuts, la manufacture d’Arlon copie les faïences blanches à décor bleu en vogue, diffusées par sa célèbre concurrente Boch. La majorité des 19 pièces de cette collection l’illustrent bien et portent comme décor la brindille Chantilly, les guirlandes Louis XVI (deux plats identiques au Musée Art & Histoire à Bruxelles), les bleuets… Cependant, la manufacture d’Arlon ne se restreint pas à l’imitation, elle crée le décor de grandes feuilles de chêne jaunes et vertes qui feront sa renommée et dont quatre faïences enrichissent cet ensemble. De grande qualité, elles démontrent ce que furent les arts de la table dans les maisons bourgeoises et témoignent du savoir-faire arlonais.
Vaisselle rare et recherchée
Malgré une production de grande qualité, la faïencerie d’Arlon n’existera qu’une vingtaine d’années. Dépossédée de ses moyens de production dans l’incendie de la ville en 1785, elle ne reprend ses activités qu’en 1790. La production est régulièrement arrêtée, notamment lors de l’invasion par les troupes révolutionnaires françaises. Faisant face à d’importantes difficultés de production et d’approvisionnement, la manufacture ne réussira pas à se redresser et fermera définitivement ses portes. La brève existence de la manufacture d’Arlon, sa petite production et son ancienneté rendent ses faïences très recherchées et difficiles à trouver.
Accessible au public
Grâce à son acquisition par le Fonds Marcel Van Rooy – Elise De Smet qui l’a mise à disposition du Musée Gaspar à Arlon, ces rares et précieuses faïences produites à deux pas de leur lieu d’exposition, pourront être appréciées d’un large public. Le Fonds Marcel Van Rooy – Elise De Smet, géré par la Fondation Roi Baudouin, s’investit dans l’acquisition et la conservation d’œuvres d’art en faïence et en porcelaine afin de valoriser les collections de céramiques des musées belges.