Ergün L’Errant

La Fondation Roi Baudouin a reçu du frère et des deux sœurs de Didier Comès les planches originales des deux tomes des aventures d’Ergün L’Errant : Le Dieu Vivant et Le maître des ténèbres. Ils préservent ainsi l’œuvre du dessinateur belge pour les générations futures. Parmi les dessins originaux figurent les ‘bleus’ de l’album Le Dieu Vivant, planches spéciales permettant d’effectuer la mise en couleur. Le Dieu Vivant est le premier long récit de Comès. Paru en 1973 dans la revue hebdomadaire Pilote, le récit est publié en album l’année suivante. L’histoire raconte l’errance d’Ergün, terrien condamné à errer indéfiniment à travers la galaxie pour s’être révolté contre les guerres incessantes. Il échoue sur une planète dirigée par un ‘dieu vivant’ qui domine les peuples locaux. Ergün va tenter d’aider ces peuples opprimés.

La suite des aventures d’Ergün L’Errant, Le maître des ténèbres, est publiée en 1980 dans la revue (A suivre), qui a déjà publié Silence en 1979. Ce nouveau récit de science-fiction emmène Ergün à la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts, pour y être soumis à une force supérieure, Lucifer. Le récit tourne autour de la mort dans un monde résolument fantastique.

Dans Ergün L’Errant, Didier Comès doit suivre les codes de la presse jeunesse pour raconter un récit de science-fiction. L’auteur met donc ses planches en couleur, mais utilise celle-ci de manière métaphorique. Ainsi, le rouge renforce la violence ou symbolise l’amour. Le noir tient déjà une place importante, faisant ressortir le côté dramatique du récit. Comès aborde dans ce premier récit des thèmes qui reviendront plus tard dans son œuvre, comme la mort, l’errance et le vieillissement.

Lors de la création d’Ergün L’Errant, Didier Comès se soumet donc aux spécificités du style de la science-fiction pour un public jeune. Son style personnel s’y développe et apparaît en filigrane dans le récit, mais n’est pas encore affirmé.