Le chef-d’œuvre « Squelette regardant chinoiseries » rejoint temporairement le Kunstforum de Vienne dans le cadre de la grande exposition sur le japonisme qui s’y tient cet automne.
Il n’est pas étonnant de voir l’œuvre de la Fondation Roi Baudouin côtoyer des chefs-d’œuvre de Monet, Van Gogh ou Klimt à l’exposition « Fascination Japan » au Kunstforum de Vienne.
En effet, l’engouement pour les œuvres d’art et les objets usuels venus du Japon et d’Extrême-Orient a influencé le langage formel de nombreux artistes occidentaux à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
Ce thème est au cœur même de « Squelette regardant chinoiseries », œuvre clé pour comprendre l’évolution artistique d’Ensor. Le peintre y fait même montre d’une approche satirique et macabre de l’esthétique extrême-orientale, rendant son regard sur le phénomène du japonisme plus intéressant encore, atypique. La date de réalisation de cette œuvre – 1885 – témoigne de la précocité du bon accueil réservé au japonisme en Belgique, mais aussi de l’expansion de ce phénomène bien au-delà des milieux parisiens.
En réalité, Ensor est très rapidement entré en contact avec des chinoiseries et autres objets exotiques puisque sa mère gérait un magasin de curiosités à Ostende et que sa sœur s’était mariée avec un commerçant chinois. Ensor lui-même collectionnait des ukiyo-e, des vases, du textile, des masques et des éventails.
Si vous êtes curieux de découvrir cet engouement pour le Japon et son influence sur l’art occidental, n’hésitez surtout pas à visiter l’exposition « Fascination Japan », accessible jusqu’au 20 janvier 2019, au Kunstforum Wien.
En pratique : Kunstforum Wien Freyung 8, 1010 Vienne, Autriche Jusqu’au 20 janvier 2019 10h à 19h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h