Le Fonds de Ramaix, géré par la Fondation Roi Baudouin, veille à la conservation durable du patrimoine naturel et architectural du château de Grune. Ce Fonds a été créé par Monsieur Paul de Ramaix (1929-2016) et ses sœurs Mesdames Anne Lagasse de Locht (1921-2008) et Marie-Elisabeth Renaud (1935-2019) en vue de poursuivre fidèlement les actions de sauvegarde entreprises par leur famille depuis plusieurs générations.

Ainsi, le Fonds assure l’entretien du domaine tant de son château et de ses dépendances que de ses parties boisées ou agricoles, tout en consacrant ces lieux à des causes d’intérêt général aux objectifs scientifique, éducatif, culturel et social, en vue d’en conserver l’intérêt historique et paysager au bénéfice des générations futures.

La préoccupation principale du Fonds est toujours de privilégier des actions qui préservent et valorisent les spécificités du domaine tout en favorisant durablement la protection de la nature, en se souciant de la santé des hommes et en améliorant la qualité d’accueil des visiteurs. Ceci est en parfait accord avec l’ADN philanthropique et responsable de la Fondation Roi Baudouin dont les objectifs de ses nombreux fonds restent à chaque fois pertinents et fidèles aux choix de leurs fondateurs.

Le domaine et sa gestion

La gestion du domaine s’étend sur trois grandes zones : celle du château et de son parc, et celles des forêts du Thiers du Renard à l’ouest et de Bande à l’Est, pour au total une superficie de 230 hectares. Le Fonds de Ramaix se dévoue à cette gestion depuis sa création en 2018 et il compte déjà de nombreuses réalisations à son actif. Une piste de près de 1.5 km a été construite à Bande pour faciliter l’exploitation forestière. La Drève des Tilleuls a été élaguée sur plus d’un kilomètre et offre dès à présent un accès agréable et sécurisé à la zone agricole. Les travaux de restauration de deux plans d’eau sont en cours de réalisation dans le parc: il s’agit de la « Gueule de Lion », complètement dégagée des terres et végétation avoisinantes, et le lieu-dit de « l’Ancienne Piscine », remise à flots par d’importants travaux de curage. A ces restaurations, s’ajoutent celle du monument commémoratif au sénateur de Maurice de Ramaix (1850-1918), l’empierrement du chemin longeant le potager du village, les diverses coupes et replantations dans les parties boisées et les drainages indispensables à l’équilibre hydraulique du domaine.

D’ici l’année prochaine, les futurs projets consisteront à aménager un nouvel itinéraire de randonnée à travers le domaine (pour relier la rue du Moustier à la rue Entre-Deux-Terres, en passant par la Gueule de Lion), la restauration d’un verger dans le parc, l’activation d’un puits à eau pour le potager du village et la replantation de quatre zones dans la forêt de Bande.

La gestion et l’entretien des bâtiments du Fonds de Ramaix sont essentiels dans la mission du Fonds. Au-delà de l’entretien au sens propre et de travaux de restauration, dont entre autres celle du sgraffite du mausolée de la famille des fondateurs, s’articule la réflexion sur la future affectation des différents bâtiments. Grâce à la collaboration avec le Fonds Generêt, géré également par la Fondation Roi Baudouin, il est envisagé de créer des logements pour personnes esseulées. Un premier projet a été élaboré en accord avec l’Agence wallonne du Patrimoine. La Fondation étudie actuellement la faisabilité économique de ce projet. Ensuite, le Fonds se penche également sur l’analyse d’un bon nombre d’autres projets que celui du logement : ateliers artistiques et créatifs, espace de co-working, espace vente de produits locaux, , espace éducatif et de sensibilisation à la nature, maison de la ruralité,… Les projets qui seront au final retenus s’inscriront dans le respect du patrimoine naturel et architectural reçu gracieusement de la famille de Ramaix, tout en tenant compte des besoins actuels de notre société.

D’un intérêt scientifique et éducatif

Le domaine de Ramaix inspire les étudiants! En effet, cette année, le domaine a été sélectionné par un projet mené conjointement par la Haute Ecole Charlemagne (Gembloux) et l’Université de Liège (Gem-bloux Agro-Bio-Tech) qui vise à analyser la biodiversité présente dans les parcs et jardins historiques. Quatre étudiants, futurs bio-ingénieurs, ont consacré un travail à l’étude du parc du château dans le cadre de leur master en “Gestion de Forêts et d’Espaces Naturels”. Un étudiant de la section « Agent Technique de la Nature et des Forêts » de l’EAFC (Dinant) a consacré un mémoire pertinent et exhaustif au plan d’aménagement du parc du château.

Le domaine présente un intérêt considérable au niveau de sa faune et flore. Il y a quelques mois, le la DNE (Direction de la Nature et de l’eau) et Natagora sont arrivés, après une étude de terrain fascinante et instructive, au constat que le château présentait un intérêt chiroptérologique majeur. Des espèces variées de chauves-souris habitent en effet les greniers, caves et glacières du château ! Certaines mêmes, comme les Rinolophes, sont considérées comme « en danger » vu la diminution de leur nombre en Région wallonne. La mission du Fonds a donc également une vocation protectrice de ces petits mammifères, essentiels à l’écosystème, dont la quiétude sera prise en compte lors de futurs travaux de rénovation du château.

L’ouverture balisée au public, la promotion de la faune et la flore dont les arbres remarquables, et la mise en valeur du petit patrimoine à l’aide de QR codes font aussi partie de la liste étoffée des futurs projets.

La vocation éducative n’est pas en reste. Citons par exemple l’accès hebdomadaire de l’école de Grune au domaine pour ses classes en extérieur. Une coopérative locale s’y est aussi réunie pour poursuivre ses objectifs centrés, via le maraîchage biologique et son épicerie, sur la souveraineté alimentaire et le circuit-court. Et durant ce mois de septembre, un asbl active en éco-pédagogie organise ici pendant plusieurs jours son premier module de “L’art du conte, un outil de sensibilisation”, visant au-delà de l’écocitoyenneté active, le plaisir de l’immersion dans un environnement naturel choisi mêlée à la pratique de la parole contée.

D’un intérêt social et culturel

Depuis la création du Fonds de Ramaix, diverses activités socio-culturelles ont fait battre le coeur de ce beau domaine. Sous l’adage de SolidArtEté par exemple, des balades contées ont fait la joie des petits et grands lors de la pandémie en 2020. Sur les chemins du parc, ces balades en pleine nature ont combiné théâtre, conte, danse et musique. L’année d’après, c’est un groupe musical qui proposa une promenade ponctuée de chants et d’airs venus tout droit de Galice. L’engouement et le succès de ces activités motivent d’autant plus le Fonds de Ramaix à étudier et à aménager d’autres chemins balisés de randonnée à travers le domaine.

Une compagnie de théâtre de marionnettes jouera une création à succès accessible à tous au printemps prochain. Inscrit aux Journées du Patrimoine de cette année, le domaine vous invite également pendant ces deux journées à une exposition des œuvres peintes par Madame Marie-Elisabeth de Ramaix.

2022 n’est pas encore terminé mais les projets déjà réalisés au niveau social ne sont pas sans importance. Ainsi, une partie du château a été efficacement et soigneusement adaptée à l’aide de nombreux bénévoles afin d’y accueillir de la meilleure façon une famille de réfugiés ukrainiens depuis le printemps. Plus de cent jeunes du patro de Dilbeek, ayant perdu en dernière minute leur lieu de campement réservé depuis des mois, ont pu installer leurs tentes devant le château cet été.