Après avoir fait partie pendant plus de 40 ans d’une collection privée, « L’apôtre Matthieu » revient à Anvers avec l’aide de la Fondation Roi Baudouin. C’est grâce à un legs que la Fondation a pu acquérir cette remarquable œuvre de jeunesse d’Anthony Van Dyck. Sa restauration étant terminée, elle sera accessible à tous à la Maison Rubens. Il s’agit de la seule composition de la célèbre « série Böhler » visible dans une collection publique belge.
Préserver, protéger, valoriser et rendre accessibles au public des œuvres significatives de notre patrimoine culturel : c’est l’une des missions auxquelles se consacre la Fondation Roi Baudouin depuis plus de 30 ans. Lorsque la Fondation a reçu cette œuvre de jeunesse de Van Dyck dans le cadre du legs de Suzanne Generet, elle a consulté la Maison Rubens. Il est rapidement apparu qu’il s’agissait d’une œuvre tout à fait remarquable. Le tableau fait partie d’une série d’apôtres que Van Dyck a peinte entre 1618 et 1620, sans doute sous l’influence de Rubens, qui avait déjà réalisé vers 1610 une série d’apôtres pour le duc de Lerma. Aujourd’hui, la série dite « de Böhler », du nom du marchand d’art allemand Julius Böhler qui acheta la série vers 1914 auprès d’un collectionneur privé italien, est disséminée dans le monde entier. Huit des treize compositions, dont certaines sont détenues par des particuliers, ont été conservées. « L’apôtre Matthieu » est le seul tableau de cette série – ainsi que le seul tableau de Van Dyck représentant un apôtre – à être présenté en Belgique.
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une œuvre majeure à protéger et à rendre accessible pour les générations futures. C’est pourquoi la Fondation Roi Baudouin a pris en charge l’analyse approfondie et la restauration de ce portrait d’homme à la fois fort et contemplatif. Sa restauration étant terminée, l’œuvre de l’élève le plus talentueux de Rubens peut désormais être admirée à la Maison Rubens. Avec ce prêt à long terme, la Fondation Roi Baudouin enrichit pour la septième fois la collection de la Maison Rubens à laquelle elle avait déjà confié l’argenterie d’apparat de Theodoor Rogiers, l’Hercule de Lucas Faydherbe, le manuscrit De Ganay d’après Pierre Paul Rubens et deux tableaux de Jacob Jordaens. La Maison Rubens mettra particulièrement en évidence « L’apôtre Matthieu » dans le cadre du festival culturel « Antwerpen Barok 2018. Rubens inspireert ».