Le Fonds InBev-Baillet Latour soutient des initiatives pour sauvegarder des éléments importants du patrimoine mobilier belge. Grace à ce Fonds, une œuvre majeure de Hendrick Goltzius a pu être restaurée. L'appel à candidatures 2015 du Fonds se clôture le 19 mai prochain.
L’intervention du Fonds InBev-Baillet Latour a permis la restauration du tableau d'Hendrick Goltzius, « Apamè usurpe la couronne du roi » ou « Les quatre pouvoirs ». Ce dernier occupera une place de choix dans le parcours du nouveau Musée Biolley de Verviers.
Hendrik Goltzius (Mülbracht 1558- Haarlem 1617) a été formé partiellement à Anvers et en Italie mais surtout à Haarlem où il s’installe en 1577. Il devient rapidement un brillant artiste et bénéficie d’une renommée internationale à l’aube de l’âge d’or hollandais. En 1590-91, il entreprend un voyage en Italie en passant par Munich. En 1600, à 42 ans, après avoir porté à la perfection le maniement du burin, il se consacre définitivement à la peinture d’histoire. Goltzius est probablement le plus grand peintre hollandais maniériste à la charnière des XVIe et XVIIe siècles. Il sera influencé par Rubens qu’il rencontre lors de son déplacement à Haarlem en 1612.
Les « quatre Pouvoirs » s’inspire d’un passage du troisième livre d’Esdras (Ancien Testament) : un court intermède relate l’histoire de trois gardes du roi Darius se livrant à une joute oratoire, chacun faisant l’éloge de ce qu’il estime être le plus puissant au monde : le vin, le roi, la femme et la vérité.
Les 4 réponses à l’énigme sont représentées dans une seule scène.
L’œuvre est monogrammée et datée de 1614. S’agissant du seul tableau signé et daté de Goltzius dans une collection publique belge (sur une soixantaine répertoriée au monde), il devrait être classé comme Trésor de la Communauté française.
Le traitement complet s’est déroulé de janvier à septembre 2014. Le but premier du traitement ciblait la stabilisation du support en vue d’empêcher ainsi la perte de matière picturale . Dans un deuxième temps, il était important d’intervenir au niveau du vernis qui assombrissait la composition et aplanissait fortement l’image. Le dévernissage a également permis l’élimination de la plupart des surpeints.