L’exposition Moderniteit à la belge, au titre ostensiblement bilingue, retrace plus d’un siècle d’art belge à travers des peintures, des dessins et des sculptures issus de la collection d’art moderne des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, complétés par quelques œuvres phares invitées. Parmi celles-ci une toile tout à fait exceptionnelle de notre collection, le fameux Écorché (1943) de Louis Van Lint, offerte à la Fondation Roi Baudouin par Thomas Neirynck et confiée au BAM, à Mons.
Articulée autour d’une question-clé « Qu’y a-t-il de si typique à cette modernité belge et à cet art belge ? », l’exposition présente un parcours esthétique de l’art de la fin du 19e et du 20e siècle et aborde la question de son interprétation. Quantité d’artistes belges dont le désir était d’influencer la société y trouvent place. Citons notamment Wiertz, Rops, Ensor, Wouters, Vantongerloo, Servranckx, Magritte, Delvaux, Permeke, Van den Bergh, Alechinsky, Dotremont, Broodthaers ou Tuymans.
Influencer la société était bien l’intention de Louis Van Lint avec L’écorché. Cette peinture présente une figure humaine sans peau, exhibant fièrement ses veines et ses viscères. Exposée dès 1943, en pleine occupation, la toile, visuellement assez agressive, a surpris le public dans le climat compassé du moment. En sous-titrant par dérision son œuvre Retour à l’humain, Louis Van Lint a voulu en faire un manifeste anti-animiste et provocateur.
À découvrir jusqu’au 22 janvier 2017 aux Musées des Beaux-Arts de Belgique à Bruxelles.