La ré-inhumation de Jacques de Vitry clôture le projet CROMIOSS
Après quatre années de recherche scientifique de pointe, les ossements de l’évêque du XIIIe siècle ont été ré-inhumés à Oignies ce lundi 29 avril. Portée par la Société archéologique de Namur, la recherche a permis de lever partiellement le voile d’incertitude entourant les ossements dits de Jacques de Vitry et des mitres du Trésor d’Oignies réputées lui avoir appartenu. Un projet qui a bénéficié du soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire, géré par la Fondation Roi Baudouin.
C’est une véritable aventure scientifique qu’ont connu les ossements du reliquaire de Jacques de Vitry, dignitaire religieux et mécène mort à Rome en 1240. Durant quatre ans, ils ont subi les examens scientifiques les plus poussés afin de les faire parler : qui était Jacques de Vitry ? À quoi ressemblait son visage ? Étaient-ce bien ses ossements que l’on présentait aux fidèles ?
Autant de questions - et bien d’autres encore - qui ont trouvé des éléments de réponse dans le cadre de l’ambitieuse recherche CROMIOSS, qui a fait appel à l’archéologie, l’anthropologie, la biologie, la chimie ainsi que la physique nucléaire dans un seul but : vérifier la théorie selon laquelle l’évêque inhumé au prieuré d’Oignies en 1241 serait également le propriétaire des mitres liées au Trésor d’Oignies. Lancé en 2015 à l’initiative de la Société archéologique de Namur, le projet a bénéficié du soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire, qui vise à favoriser l’usage des méthodes d’investigation utilisant les sciences exactes comme les sciences auxiliaires de l’histoire et de l’histoire de l’art. Il a notamment permis de reconstituer en 3D le visage de Jacques de Vitry.
Hommage exceptionnel
Le reliquaire contenant les ossements de l’évêque a été inhumé pour la deuxième fois (au moins) à l’issue d’une cérémonie en l’Église paroissiale Sainte Marie à Oignies. L’événement a requis des procédures strictes, très rares à observer (vérification du contenu par un notaire, scellement du coffret en plomb…).
En hommage à Jacques de Vitry, le reliquaire était exceptionnellement exposé le week-end dernier au Musée des Arts anciens du Namurois (le TreM.a), au sein du Trésor d’Oignies. Composé d’une cinquantaine de pièces d’orfèvrerie, principalement religieuse, ce trésor rarissime du XIIIe siècle a été transmis en 2010 par les Sœurs de Notre-Dame de Namur à la Fondation Roi Baudouin, chargée d’en assurer la sauvegarde.
L’extrême raffinement des objets d’art, la maîtrise technique, les matériaux rares et précieux, le très bon état de conservation et l’historique particulier de ces pièces en font un ensemble de réputation internationale. En 1978, le trésor constituait l’une des ‘Sept Merveilles de Belgique’ et, en 2010, trente-deux pièces ont été classées par la Fédération Wallonie-Bruxelles comme patrimoine culturel mobilier exceptionnel.
Le trésor est mis en dépôt à la Société archéologique de Namur, qui en assure la gestion scientifique et contribue à l’étude et à la mise en valeur de ce patrimoine inestimable. Il est exposé au TreM.a.